Portraits
Louis Kalff – designer aux multiples talents
Designer et concepteur graphique, Louis Christiaan Kalff a révolutionné le design d’après-guerre. Retour sur le parcours de ce visionnaire, qui contribua au succès d’un modeste fabricant d’ampoules : Philips !
Louis Kalff dans les locaux Philips dans les années 30
Un début de carrière audacieux
Né en 1897 d’un père éditeur d’art reconverti dans le journalisme, Louis Kalff est entouré d’artistes et de figures emblématiques de l’art depuis son plus jeune âge.
En 1916 il entame des études d’architecture à la Technical University de Delft où il fait preuve d’une grande créativité. Il consacre son temps libre à la création de bannières, posters et costumes pour les activités extra-scolaires de son université.
Louis Kalff débute sa carrière en 1923 en tant que stagiaire de l’architecte D.F. Slothouwer (architecte Hollandais influent).
En 1925, il postule spontanément auprès de l’entreprise Philips, en affirmant que les publicités du fabricant ne sont pas assez modernes et manquent cruellement de vivacité. Son culot va payer : dès l’année suivante, le designer se retrouve en charge de la modernisation des campagnes publicitaires et artistiques de l’entreprise. Une grande histoire débute alors entre le designer et la marque néerlandaise.
Lampe Z en laiton et réflecteur métallique noir
Détail sur la tige d'orientation et sur le logo
Affiche publicitaire de 1950 avec le logo dessiné par Louis Kalff
Philips : la révolution Louis Kalff
Grâce à ses travaux novateurs, Louis Kalff remodèle l’image de l’entreprise. Il est à l’origine du logo de la marque, encore inchangé aujourd’hui, et de nombreuses campagnes et affiches publicitaires particulièrement efficaces.
Ne se sentant pas à sa place, considérant que ses créations sont trop liées au domaine commercial, il renonce au poste de directeur de la publicité pour se consacrer au design.
Il se voit ainsi confier la création du Lightning Advisory Office. Ce bureau a pour mission de conseiller les entreprises et les architectes dans le secteur des luminaires.
Au fil des années, celui qui excellait dans le design graphique, se met à concevoir des lampes, des haut-parleurs et participe même à la création de la première radio éditée par Philips. L’un de ses plus grands succès : la célèbre lampe de table Z.
Ses idées et son goût pour l’innovation artistique sont parfois bridés par une réalité commerciale prépondérante. Ne voulant dépendre de personne, Louis Kalff propose ses talents en free-lance.
Louis Kalff, designer aux multiples talents
On connait Louis Kalff designer d’objet et concepteur graphique. Mais il deviendra également architecte et sculpteur. Il sera consulté pour la réalisation de nombreux projets architecturaux tels que : Le Astronomical Observatory de Eindhoven en 1938 ou le centre de conférence Evoluon en 1966.
Il collaborera également en 1958 avec l’architecte Le Corbusier en inaugurant le Philips Pavillon, lors de l’Exposition Universelle de Bruxelles.
Vous pouvez découvrir certains de ses grands travaux à Eindhoven, au Louis Kalff Institut. Construit en 2011, il a pour but de préserver et de digitaliser les archives d’importants designers industriels.
Malheureusement de nombreuses archives de l’artiste ont été détruites lors du bombardement en 1942 de l’usine Philips. On estime que 15 000 dessins et 3 000 photographies disparurent cette année-là.
Lampe NB 100, années 50
Lampe Trépied, années 50
Les 3 modèles emblématiques de Louis Kalff
- La lampe Z
Constituée d’un pied en laiton en forme de Z, montée d’une visière légèrement bombée, la lampe Z est l’une des créations iconiques de Louis Kalff. Elle mélange élégance et modernité.
La lampe Z, n’étant plus rééditée aujourd’hui, c’est une des lampes les plus prisées par les collectionneurs.
Cote d’une lampe Z Louis Kalff vintage : de 850 € à 1 200 € selon l’état et la patine - La lampe NB100
Cette lampe est moins connue du grand public mais toute aussi fascinante. Avec ses courbes fines, sa forme en demi-cercle accompagnée d’une large soucoupe, la lampe NB100 est plus voluptueuse que la Lampe Z. Plus rare, elle est aussi plus difficile à chiner.
Cote d’une lampe NB100 Louis Kalff vintage : de 695 € à 1000 € selon l’état et la patine. - La lampe trépied
Cette lampe de bureau repose sur un socle à trois pieds. Elle est constituée d’un manche droit et cintré que l’on pourrait presque comparé à un chandelier. Cette lampe au style plus classique reste néanmoins un grand succès commercial de Louis Kalff.
Cote d’une lampe trépied Louis Kalff : de 295 € à 520 € selon l’état et le revendeur.